Première Partie : La femme dans sa Nudité
La couleuvre
Silencieuse et sinueuse,
Lente à dérouler ses anneaux,
Elle se coule, paresseuse,
Sur la margelle au bord de l’eau.
Là, elle mire à la surface
Etale et noire du bassin,
Tout en se pavanant, sa face.
Coquette ? Mais à dessein.
Car, elle guette, la maligne,
Le sot poisson qui osera
Se prendre aux crochets de sa ligne.
Le sot, qu’elle dévorera !
Puis, lovée sur la pierre plate,
Ivre du soleil méridien,
Pour une digestion béate,
Elle clôt son œil reptilien.
Toi, qui tords avec élégance
Ton fouet, d’or et vert lumineux,
Pourquoi, dans leur extravagance
Les hommes te sont-ils haineux ?
Toi, l’innocente Mélusine
Qu’ils accablent de tous leurs maux,
Parce qu’une lointaine cousine
Avec leur aïeul eut des mots !
Elle lui offrait la connaissance !
Que pouvait-il avoir de mieux ?
« Tout savoir ? Mais quelle impudence !
Tout savoir ? Tout ? Seul le peut Dieu !
Tes semblables iront sans pattes,
Maudits par l’homme à tout jamais,
Et toi, l’épouse indélicate,
Dans l’ignorance désormais ! »
Ignorante ? Oui, Eve le fut ;
De même en alla pour ses filles ;
C’est du moins ce qu’Adam a cru ;
Mais les nuits où la lune brille,
Mille et cent langues vipérines
Disent aux femmes à minuit
Le secret de nos origines.
Bah ! ...Il est oublié à midi!
Ah la femme me direz-vous que de billevesées n’a-t on écrites sur elle !
Alors, pour la dernière fois que peut être on lui consacre sa journée sur les 354 restantes, permettez moi de vous la présenter mes soeurs de vous la révéler mes frères dans toute sa nudité, avec ses défauts certes, mais aussi ses énormes qualités qui vous la rendent indispensable.
Car il paraîtrait, je vous le livre sous le sceau du secret, qu’à partir de 2009, ce sont les hommes qui auront notre journée et nous toutes les autres bien sûr. Ce ne serait que compensation.
Naissance de la Femme
Dans la Bible: naissance de la première femme: Lilith puis Eve
Car après tout selon la Bible l’homme et la femme aurait été créés en même temps, je dirai même mieux le premier être créé à l’image de Dieu était androgyne homme et femme à la fois . En effet il est dit dans la Genèse :
« Dieu créa l’homme à son image. A l’image de Dieu Il le créa. Homme et Femme il les créa.»
Plus loin il est dit que Dieu modèle l’homme avec de la glaise et qu’il lui insuffle la vie, plus loin encore, que la femme est faite à partir d’une côte d’Adam.
Qu’y comprendre ? Sauf qu’initialement Adam aurait bien été créé androgyne et que cet être bisexué aurait été séparé en homme et en femme.
Plus troublante, et plus dans nos revendications mes soeurs, est la légende de Lilith comme première femme d’Adam.
Tout d’abord, Adam et Lilith auraient été créés de manière égale. Et c’est justement parce qu’ Adam ne reconnaissait pas cette égalité que naquit entre eux un différent.
le prétexte en fut la manière dont ils feraient l’amour : qui en aurait l’initiative, qui dirigerait les ébats, qui serait dessus, qui en aurait le privilège du plaisir ? Manière détournée de mettre sur la couche le conflit des prétentions à la suprématie sociale.
En digne mère des filles que nous sommes Lilith contesta les revendications de son mari à être le chef.
Elle voulait déjà l’équivalence de ses droits au sein du couple.
Devant l’intransigeance d’Adam, elle invoqua le nom de l’Ineffable et reçu miraculeusement des ailes grâce auxquelles elle s’envola dans les airs loin du jardin de L’Eden.
Adam en fut désespéré.
Dieu envoya ses anges la sommer de revenir, elle refusa.
Pour consoler Adam, Dieu lui fabriqua Eve née de sa côte donc inférieure et soumise.
Mais certains s’accordent à dire que Lilith revint sous la forme tentatrice du serpent inciter Eve à mordre dans le fruit de l’arbre de la connaissance et à convaincre son benêt de mari d’y goûter. La suite vous la connaissez ......
Chez les Grecs: la légende de Pandore
Chez les Grecs après avoir fait plusieurs tentatives de création de l’humanité:
l’âge d’or, durant lequel les hommes étaient parfaitement heureux (ils n’avaient pas de compagnes) mais mortels;
l’âge d’argent ils n’étaient guère plus évolués que des animaux, refusèrent de faire des sacrifices aux dieux et se disputèrent entre eux. Zeus les détruisit.
Vint l’âge d’airain les hommes ne furent guère meilleurs pire ils inventèrent les armes pour se faire la guerre se détruisirent et furent précipités dans le monde souterrain.
Bien qu’il se demandât si la race humaine valait la peine d’être créée, Zeus fit un autre essai: avec l’aide du Titan Prométhée il créa à nouveau des hommes. Prométhée les façonna avec de l’argile, et Zeus leur donna le souffle de vie.
Ces premiers hommes étaient des êtres primitifs qui vivaient de chasse et de cueillette, se vêtaient de peaux de bêtes, mangeaient la viande crue.
A l’inverse de Zeus qui les trouvaient très bien ainsi, Prométhée pressentit l’intelligence qu’il y avaient en eux et qui les diférenciaient des autres bêtes. Il eut alors envie de leur donner le feu.
« - Ce ne sont pas des animaux comme les autres, le feu leur permettra de ne pas demeurer démunis comme des enfants »
Zeus, craignant pour son pouvoir s’y refusa.
« - Ils sont très bien ainsi ! »
Alors Prométhée déroba de nuit sur l’Olympe, où brûlait en permanence un foyer, un tison incandescent qu’il enferma dans la tige creuse d’un fenouil géant et l’apporta aux hommes.
Il leur apprit alors à le conserver, à le produire même, ainsi qu’à l’utiliser aux mieux.
Seulement voilà, les hommes qui faisaient sacrifices aux Dieux des bêtes qu’ils avaient tuées gardèrent pour eux les meilleures pièces à rôtir ce qui ne plut pas toujours. Mais Zeus retint sa colère.
Les humains progressaient : ils surent bientôt faire de la poterie, tisser des vêtements, fabriquer des bijoux, construire des maisons en briques. Ils apprirent aussi à travailler le métal.
Or une nuit que Zeus regardait la terre de derrière ce nuage qui couronne en permanence le Mont Olympe, rendant invisible le monde des Dieux. Zeus donc aperçut la lueur d’un feu. Il comprit alors que Prométhée lui avait désobéi.
« - Ne t’avais-je pas interdit de donner aux hommes le secret du feu, afin qu’ils ne rivalisent pas un jour avec les Dieux ? Tonna t-il ! »
« S’ils sont aimés et instruits cela n’arrivera jamais : ils seront sages et respectueux »
Mais la colère de Zeus fut terrible et il ordonna qu’on enchaîne le malheureux Titan bienfaiteur de l’humanité à un gros rocher et qu’un aigle vienne chaque jour lui dévorer le foie qui repoussait chaque nuit rendant la torture éternelle.
Zeus en voulait aussi aux hommes aussi prépara-t-il une terrible vengeance à laquelle participèrent tous les dieux et toutes les déesses de l’Olympe.
« - Je ferai présent aux hommes d’un mal en qui tous se complairont qu’ils entoureront d’amour et qui fera leur propre malheur » il dit en éclatant de rire !
Alors il commande à Héphaïstos, le dieu forgeron, de mouiller d’eau un peu de terre d’y mettre la voix et la force d’un être humain, de façonner à l’image des déesses un beau corps aimable de vierge.
Athéna lui apprend à tisser;
Aphrodite la déesse de l’amour pose mille grâces sur son front propres à attiser le désir;
Hermès le dieu messager met dans son esprit artifice et impudence et dans son cœur mensonges et mots trompeurs. Puis il la dote de la parole et lui donne le nom de Pandore "Pan- dora" nom qui signifie le cadeau total le présent absolu,ce présent qui fera le malheur de l’humanité.
Habillée d’argent et couronnée de fleurs, on la conduisit auprès de Zeus:
« -Prends cette cassette, lui dit-il en lui offrant un coffret de cuivre brillant. Elle est pour toi, il te faudra l’avoir toujours avec toi, mais tu ne devras jamais l’ouvrir. Ne me demande pas pourquoi, contente toi d’être heureuse que les dieux t’aient offert ce que toute femme désire ! Il me faut maintenant te trouver un mari qui t’aimera comme tu le mérites. Je sais qui te convient, Epiméthée est seul, il t’offrira une bonne vie."
Epiméthée était un Titan, frère de Prométhée mais qui était loin d’avoir la sagesse de ce dernier. Il accepta émerveillé le cadeau de Zeus, la femme …et la cassette qu’il mit sous clé.
Pandore fut si heureuse de sa nouvelle vie qu’elle en oublia la cassette ; mais le jour vint où le contenu de la cassette commença à enter son esprit : cette dernière ne pouvait contenir que des joyaux divins, sa dot en quelque sorte ! Elle lui revenait donc ! Elle tenta bien de dérober la clé du placard dans lequel son mari avait enfermé le coffret. Mais Epiméthée portait en permanence la clé accrochée à sa ceinture.
Alors une nuit qu’il avait abusé de vin, et ronflait dans son lit elle lui subtilisa la clé, posa la cassette sur la table et…souleva le couvercle…
Alors, alors de la boîte s’envolèrent tous les maux qui allaient pour toujours accabler les humains :
SOUFFRANCE, PAUVRETE, VIEILLESSE, MALADIE, JALOUSIE, VICE et MEFIANCE.
Elle tenta bien de refermer la boîte, mais le contenu s’était irrémédiablement éparpillé dans le monde.
La terrible vengeance était accomplie. Zeus était désormais certain qu’avec tous les maux qui allaient accabler les hommes il était fort peu probable qu’ils puissent un jour attenter à son pouvoir.
Une fois remise de ses émotions, et pour que son époux ne s’aperçoive de rien, Pandore voulut refermer le coffret, mais avant elle regarda à l’intérieur. Quelque chose restait tout au fond qu’elle emprisonna pour toujours en rabattant le couvercle :
C’était l’ESPERANCE.
Zeus n’avait pas tout à fait gagné, puisque l’ESPERANCE allait permettre aux hommes d’affronter le monde hostile et leur donnait une raison de vivre.
Ah les femmes et la curiosité !
Depuis la nuit des temps que ne la reproche –t-on aux femmes ! N’avez vous pas remarqué mes soeurs
combien ce terme change de signification selon qu’il s’agit d’un caractère masculin ou féminin. Pour
l’homme la curiosité ne peut être que le moteur de son inventivité ou de sa créativité de son intelligence
même et de sa réflexion : c’est cette curiosité qui lui a permis de faire faire des progrès fulgurants
à l’humanité : tandis que pour la femme c’est le plus vilain des travers toujours suivi de punition.
Cette même curiosité qui chassa Adam et Eve du paradis terrestre et qu’ un jour deux pauvres bûcherons
qui trimaient dans la forêt leur reprochait ainsi.
La curiosité
La curiosité d'après Jeanne-Marie Le Prince de Beaumont (1711-1780)
Un jour, un roi, qui était à la chasse, se perdit. Comme il cherchait le chemin, il entendit parler, et s'étant approché de l'endroit
d'où sortait la voix, il vit un homme et une femme qui travaillaient à couper du bois. La femme disait :
- Il faut avouer, que notre mère Ève était bien gourmande, d'avoir mangé de la pomme. Si elle avait obéi à Dieu, nous n'aurions
pas la peine de travailler tous les jours.
L'homme lui répondit :
- Si Ève était une gourmande, Adam était bien sot de faire ce qu'elle lui disait. Si j'avais été en sa place, et que vous m'eussiez voulu faire manger de ces pommes, je vous aurais donné un bon soufflet, et je n'aurais pas voulu seulement vous écouter.
Le roi s'approcha, et leur dit :
- Vous avez donc bien de la peine, mes pauvres gens.
— Oui, monsieur, répondirent-ils (car ils ne savaient pas que c'était le roi), nous travaillons comme des chevaux,
depuis le matin jusqu'au soir, et encore nous avons bien du mal à vivre.
— Venez avec moi, leur dit le roi, je vous nourrirai sans travailler.
Dans le moment les officiers du roi, qui le cherchaient, arrivèrent ; et les pauvres gens furent bien étonnés et bien joyeux.
Quand ils furent dans le palais, le roi leur fit donner de beaux habits, un carrosse, des laquais ; et tous les jours
ils avaient douze plats pour leur dîner.
Au bout d'un mois, on leur servit vingt-quatre plats : mais dans le milieu
de la table, on en mit un grand qui était fermé.
D'abord, la femme qui était curieuse, voulut ouvrir ce plat ;
mais un officier du roi, qui était présent, lui dit que le roi leur défendait d'y toucher, et qu'il ne voulait
pas qu'ils vissent ce qui était dedans.
Quand les domestiques furent sortis, le mari s'aperçut que sa femme ne
mangeait pas et qu'elle était triste ; il lui demanda ce qu'elle avait, et elle lui répondit, qu'elle ne se
souciait pas de manger de toutes les bonnes choses qui étaient sur la table, mais qu'elle avait envie de ce
qui était dans ce plat couvert :
- Vous êtes folle, lui dit son mari, ne vous a-t-on pas dit que le roi nous le défendait ?
— Le roi est un injuste, dit la femme ; s'il ne voulait pas que nous vissions ce qui est dans ce plat,
il ne fallait pas le faire servir sur la table.
En même temps, elle se mit à pleurer, et dit qu'elle se tuerait, si son mari ne voulait pas ouvrir le plat.
Quand son mari la vit pleurer, il fut bien fâché, et comme il l'aimait beaucoup, il lui dit qu'il ferait tout ce qu'elle voudrait,
pour qu'elle ne se chagrinât pas. En même temps, il ouvrit le plat, et il en sortit une petite souris, qui se sauva dans la chambre. Ils coururent après elle pour la rattraper ; mais elle se cacha dans un petit trou, et aussitôt le roi entra, qui demanda où était la souris.
- Sire, dit le mari, ma femme m'a tourmenté, pour voir ce qui était dans le plat, je l'ai ouvert malgré moi, et la souris s'est sauvée.
— Ah, ah ! dit le roi, vous disiez, que si vous eussiez été à la place d'Adam, vous eussiez donné un soufflet à Ève,
pour lui apprendre à être curieuse et gourmande : il fallait vous souvenir de vos promesses. Et vous, méchante femme ;
vous aviez toutes sortes de bonnes choses, comme Ève, et cela n'était pas assez : vous vouliez manger du plat que je vous avais défendu.
Allez, malheureux, retournez travailler dans le bois, et ne vous en prenez plus à Adam et à sa femme, du mal que vous aurez, puisque
vous avez fait une sottise pareille à celle dont vous les accusiez.
La curiosité a un corollaire inévitable à savoir le secret. Bien entendu d’aucuns s’accordent à dire que ne savoir
garder un secret est le propre de la femme. De fait c’est qu’il est souvent très lourd à porter et, ne sommes nous pas
le sexe faible ? Car...
Le secret
Les Femmes et le secret, Jean de La Fontaine,
Rien ne pèse tant qu'un secret ;
Le porter loin est difficile aux Dames :
Et je sais même sur ce fait
Bon nombre d'hommes qui sont femmes.
Pour éprouver la sienne un Mari s'écria
La nuit étant près d'elle : Ô Dieux ! qu'est-ce cela ?
Je n'en puis plus ; on me déchire;
Quoi ! j'accouche d'un oeuf ! D'un oeuf ? Oui, le voilà
Frais et nouveau pondu. Gardez bien de le dire :
On m'appellerait Poule. Enfin n'en parlez pas.
La femme neuve sur ce cas,
Ainsi que sur mainte autre affaire,
Crut la chose, et promit ses grands dieux de se taire.
Mais ce serment s'évanouit
Avec les ombres de la nuit.
L'Épouse indiscrète et peu fine,
Sort du lit quand le jour fut à peine levé :
Et de courir chez sa voisine.
Ma commère, dit-elle, un cas est arrivé :
N'en dites rien surtout, car vous me feriez battre.
Mon mari vient de pondre un oeuf gros comme quatre.
Au nom de Dieu gardez-vous bien
D'aller publier ce mystère.
Vous moquez-vous ? dit l'autre : Ah ! vous ne savez guère
Quelle je suis. Allez, ne craignez rien.
La femme du pondeur s'en retourne chez elle.
L'autre grille déjà de conter la nouvelle :
Elle va la répandre en plus de dix endroits.
Au lieu d'un oeuf elle en dit trois.
Ce n'est pas encore tout, car une autre commère
En dit quatre, et raconte à l'oreille le fait,
Précaution peu nécessaire,
Car ce n'était plus un secret.
Comme le nombre d'oeufs, grâce à la renommée,
De bouche en bouche allait croissant,
Avant la fin de la journée
Ils se montaient à plus d'un cent.
C’est une erreur de croire qu’une femme ne peut garder un secret, elles le peuvent,
mais elles s’y mettent à plusieurs.
Sacha Guitry
De fait l’époux est souvent conscient du manque de discrétion de sa femme et le pondeur
n’aurait pas du parler ou bien avoir l’intelligence de prévoir
comment sortir de ce mauvais pas, tel que l’imagina Goha dans le conte qui suit :
Il me faut vous présenter Goha, dans les contes du Moyen Orient Goha tient le rôle du fou dont les propos
rendent compte de façon souvent irrévérencieuse de la sagesse populaire.
Il pleut du couscous
Un jour, en labourant son champ, Nasreddine trouva une jarre remplie de pièces d'or.
Il se hâta de la cacher sous un arbre, en attendant la nuit pour la transporter sans être vu.
Mais, possédé par une folle envie de partager sa joie avec quelqu'un, il courut jusque chez lui. Il ferma
la porte à clé, tira sa femme par le bras vers la pièce la plus éloignée de la maison,
regarda autour de lui pour vérifier qu'il n'y avait personne et lui chuchota à l'oreille la bonne
nouvelle, en lui enjoignant de n'en souffler mot à âme qui vive.
Une fois couché, Nasreddine se rendit compte de la bêtise qu'il venait de faire.
Il était le premier à savoir que sa femme ne pourrait
pas tenir sa langue et que, le lendemain, la nouvelle serait diffusée partout.
Il réfléchit et trouva une idée
Pendant que sa femme dormait, Nasreddine alla chercher la jarre et la cacha dans un
lieu sûr; ensuite, il monta sur le toit, chargé de deux seaux pleins de couscous. Il fit du
bruit pour imiter l’orage, puis il dispersa le couscous sur le toit, dans la cour et
autour de la maison, avant d’aller se recoucher.
Au réveil, sa femme l’appela:
- J’ai eu peur cette nuit, avec tous ces orages. Le linge que j’avais laissé dehors doit être trempé.
La femme sortit pour ramasser son linge; mais en arrivant dehors elle poussa un cri de surprise:
- Viens voir, il a plu du couscous.
- Rien n’est impossible à Allah, lui répondit Nasreddine avec un air de grand philosophe.
Comme Nasreddine l’avait prédit, sa femme ne put tenir sa langue.
Dans la journée, elle annonça la nouvelle du trésor à tous les voisins en leur faisant promettre
de ne surtout rien dire à personne.
La nouvelle circula et finit par arriver aux oreilles du sultan, qui convoqua Nasreddine.
Le jour de l’audience, le sultan lui dit:
Ne sais-tu pas que tout ce qui setrouve sous la terre appartient au sultan? Selon la loi, tu dois me remettre la jarre que tu as trouvée.
- De quelle jarre parles-tu? A vrai dire, je ne comprends rien à ce que tu m’annonces.
- Arrête de faire le malin, c’est ta femme qui en a parlé à tout le monde.
- Oh, mais tout le monde sait que ma pauvre femme est un peu simple d’esprit; elle fait des rêves la nuit et elle les prend pour la réalité.
Le sultan fit venir la femme de Nasreddine.
- Raconte-nous la vérité, lui dit le sultan.
- La vérité vraie est que mon mari a trouvé une jarre pleine de pièces d’or.
- Peux-tu nous dire quel jour c’était?
- C’est simple, je m’en souviens très bien, c’était le soir où il a plu du couscous.
- C’est bien, dit le sultan. Maintenant, Nasreddine, tu peux rentrer avec ta femme, et qu’Allah te vienne en aide pour la supporter.
Quelle loterie que le mariage !
On compare souvent le mariage à une loterie. C’est une erreur, car à la loterie, on peut parfois gagner. Bernard Shaw
Quand on achète une maison on regarde les poutres; quand on prend une femme il faut regarder la mère. Proverbe chinois
Le plus beau cadeau que puisse offrir une femme à un homme, c’est la tranquillité. Helen Fielding
Il n’y a pire mal qu’une mauvaise femme, mais rien n’est comparable à une femme bonne. Euripide
Dans tous les cas, mariez vous. Si vous tombez sur une bonne épouse, vous serez heureux, et si vous tombez sur une mauvaise,
vous deviendrez philosophe, ce qui est excellent pour l’homme. Socrate
Même si les maris savent comment palier au commérage de leurs épouses, c’est sûrement une tout autre raison qui les a fait
les choisir pour partager leur vie.
C’est tout simplement parce que les femmes ont la beauté.
Ah ! La beauté !
Ah ! C’est une chose plus enivrante que le vin d’être une belle jeune femme
Catherine Brugnard
Beauté : Pouvoir qui permet à la femme de charmer un amoureux et de terrifier un mari
Ambrose Bierce
Et comme le dit Musset
La beauté
Les femmes, j'en conviens, sont assez ignorantes.
On ne dit pas tout haut ce qui les rend contentes
Et comme, en général, un peu de fausseté
Est leur plus grand plaisir après la vanité,
On en peut, par hasard, trouver qui sont méchantes.
Mais qu’y voulez‑vous faire ? ... elles ont la beauté.
Or la beauté, c'est tout. Platon l'a dit lui‑même
La beauté sur la terre est la chose suprême.
C'est pour nous la montrer qu'est faite la clarté.
Rien n'est beau que le vrai, dit un vers respecté;
Et moi je lui réponds, sans crainte d'un blasphème
Rien n'est vrai que le beau, rien n'est vrai sans beauté.
Alfred de Musset
« L’homme fut un assemblage d’un peu de boue et d’eau. Pourquoi une femme ne serait-elle pas faite de rosée,
de vapeurs terrestres et de rayons de lumière, des débris d’un arc-en-ciel condensés ? où est le possible ?...
Où est l’impossible ? »
Jacques CAZOTTE, Le Diable amoureux
Et d’où vient cette beauté que vous reconnaissez aux femmes messieurs ?
De leur regard, de leur chevelure, de leur harmonieuse silhouette ? Toute en rondeur et en courbes.
Allez, reconnaissez-le, que vous n’êtes pas insensibles à un beau décolleté, une jolie paire de seins,
doux et fermes qui emplissent bien une main d’honnête homme. Hein ! Vous vous y voyez n’est-ce pas?
Eh bien ! hé bien !
Il fut un temps jadis au Burkina faso...
.
Pourquoi les seins ne peuvent plus être décrochés
Autrefois, les femmes avaient la possibilité de détacher les seins de leur poitrine. Quand elles allaient au marigot, elles les
enlevaient, les lavaient, les pommadaient et ensuite les déposaient, tout beaux et tout brillants sur les rochers avant d’aller
se baigner. Ensuite, elles les remettaient en place et rentraient chez elles.
Or, il y avait dans un village une vieille femme dont les seins tombaient complètement. Chaque jour, elle espionnait les jeunes
filles dans l’espoir d’échanger ses vieux seins qui tombaient contre ceux hauts et bien « arrêtés » (fermes) d’une de ces filles.
Un jour qu’elles avaient fini de laver et pommader leurs seins, elles les déposèrent sur les rochers et allèrent comme d’habitude
se baigner. La vieille femme profita de ce moment pour s’emparer des seins de la meneuse du groupe de jeunes filles, et déposa à
leur place ses vieux seins qui tombaient.
Avec cette paire de seins bien hauts et bien arrêtés, elle se prit pour une jeune fille ! Elle quitta le village pour aller s’installer
ailleurs et mener une nouvelle vie. Elle rencontra un homme qui, bien qu’étonné par cette poitrine jeune et ferme n’allant pas avec ce
visage ridé, décida de la prendre pour femme et de s’installer avec elle.
Revenons au marigot : quand les jeunes filles sortirent de l’eau, elles constatèrent l’échange. Elles remirent toutes leurs seins,
sauf la meneuse qui se mit à crier et à courir en direction du village, les seins de la vieille dans ses mains. Quand elles parvinrent
à l’entrée du village, la fille s’arrêta et se mit à chanter :
– Amies, j’ai perdu mes seins. Je les ai lavés, pommadés et déposés, on me les a échangés. J’ai perdu mes seins, mes seins pour séduire les hommes.
– Qui donc a pu faire cela ? se demandèrent les gens du village.
– C’est sûrement la vieille femme qui nous espionnait toujours, répondirent les jeunes filles, qui constatèrent que la vieille avait
quitté le village.
On choisit alors les meilleurs balafonistes pour qu’ils accompagnent la jeune fille dans sa recherche de la vieille femme. Ils arrivèrent
dans un premier village, et la jeune fille se mit à chanter sa chanson au son des balafons.
– Ah oui ! dirent les villageois, elle est passée par ici il y a quelque temps. C’est vrai que cette poitrine haute et bien arrêtée
sur une femme âgée nous avait étonnés.
Ils continuèrent donc leur route sur les traces de la vieille. Dans un deuxième village, les gens dirent la même chose. C’est alors
qu’ils atteignirent un troisième village, celui où la vieille avait élu domicile.
Quand elle entendit la chanson de la jeune fille, elle était en train de préparer du tô. Elle s’était si bien habituée à ses nouveaux
seins qu’elle avait fini par oublier qu’ils n’étaient pas à elle. Sans réfléchir, elle se laissa entraîner par la jolie mélodie de la
chanson et se mit à danser, danser, en s’approchant de plus en plus de la jeune fille qui chantait.
Celle-ci ne tarda pas à
reconnaître ses seins.
On les lui rendit séance tenante.
C’est depuis ce jour que les seins sont fixés pour de bon sur le buste des femmes…
Une femme sans poitrine est un lit sans oreillers.
Anatole France
Gardez vous bien mesdames de faire comme ces femmes africaines et gardez vos seins bien arrêtés sur vous,
Car nous ne savons que trop que la beauté n’est qu’éphémère
« - Miroir mon beau miroir dis- moi que je suis la plus belle »
Ce à quoi le miroir répond :
« Si tu t’imagines… »
Si tu t'imagines
si tu t'imagines
fillette fillette
si tu t'imagines
xa va xa va xa
va durer toujours
la saison des za
la saison des za
saison des amours
ce que tu te goures
fillette fillette
ce que tu te goures
Si tu crois petite
si tu crois ah ah
que ton teint de rose
ta taille de guêpe
tes mignons biceps
tes ongles d'émail
ta cuisse de nymphe
et ton pied léger
si tu crois petite
xa va xa va xa va
va durer toujours
ce que tu te goures
fillette fillette
ce que tu te goures
les beaux jours s'en vont
les beaux jours de fête
soleils et planètes
tournent tous en rond
mais toi ma petite
tu marches tout droit
vers sque tu vois pas
très sournois s'approchent
la ride véloce
la pesante graisse
le menton triplé
le muscle avachi
allons cueille cueille
les roses les roses
roses de la vie
oses de la vie
et que leurs pétales
soient la mer étale
de tous les bonheurs
de tous les bonheurs
allons cueille cueille
si tu le fais pas
ce que tu te goures
fillette fillette
ce que tu te goures.
Raymond Queneau, L'instant fatal
Trois choses sont fugitives : l’écho, l’arc-en-ciel, la beauté des femmes
proverbe allemand
Cueille les roses, cueille la vie, tant qu’il en est encore temps. A quoi d’autre peut bien servir ta beauté
ma soeur et pourquoi veux tu savoir si tu es la plus belle si ce n’est...pour plaire.
D’autres et des immortelles l’ont fait avant toi
Le jugement de Pâris
On raconte qu’un jour eut lieu le mariage entre Thètis ( déesse de la mer)et Pélée un mortel- (ils seront les parents d’ Achille) .
Tous les Dieux de l’Olympe y furent conviés, tous sauf Eris
la déesse de la discorde.
Elle vint quand même porteuse d’une pomme d’or sur laquelle était gravé ces mots :
« A la plus belle »
pomme qu’elle lança au milieu de l’assemblée des dieux.
Vous imaginez la scène aussitôt toutes les déesses essayèrent de s’en emparer.
Ce furent surtout trois d’entre elles qui étaient les plus acharnées.
Il s’agissait d’Héra, d’Aphrodite et d’Athéna.
Au summum de la dispute elles demandèrent à Zeus de trancher.
Ce à quoi il ne voulut se
soumettre.
Pensez donc il lui fallait décider entre son épouse, Héra, dont il aurait à subir les reproches éternels, de sa soeur,
Aphrodite,la déesse de l’amour qui lui avait mis au coeur les amours les plus
invraisemblables et qu’il avait eu toutes les peines du monde à soustraire à la jalousie de la première nommée, et Athéna sa fille
sortie toute casquée de son propre chef !
Vous comprendrez aisément qu’il ne voulut en aucun cas choisir, prétextant que le choix
innocent d’un mortel serait en tous points préférable.
On chargea Hermès de choisir cet heureux mortel, le plus bel homme.
Ce fut Pâris , fils de Priam roi de Troie auprès duquel les trois déesses se transportèrent tandis qu’il gardait les troupeaux de son père.
Soucieuses d’être l’élue chacune des trois promit au prince un présent.
Héra lui promit la puissance: régner sur l’Europe et l’Asie.
Athéna la gloire: la victoire dans les combats.
Aphrodite l’amour de la plus belle des femmes.
Il choisit Aphrodite qui lui offrait l’amour.
Pâris était certes le plus beau d’entre les mortels mais il ne s’embarrassait pas de scrupules :
peu lui importait qu’Hélène fut mariée à Ménélas.
Il s’arrangea pour se faire inviter lors d’un voyage
en Grèce et profitant de l’absence de son hôte, séduisit Hélène, et l’enleva en faisant main basse sur
les richesses de son mari par la même occasion.
Ménélas appela les princes grecs à venger son honneur et
ce fut la cause de la guerre de Troie.
Amour Amour
N’est ce pas là le moteur du monde ?
Quelques maximes sur l’amour:
L’amour est semblable à l’abeille avec le miel va l’aiguillon.
Le coeur d’une femme ne bat pas seulement sous le sein gauche.
Au dessous du nombril toutes les religions se ressemblent.
L’homme est feu, la femme étoupe, et le diable souffle en croupe.
Si tu veux arrêter l’amour, essaie d’abord avec le vent.
L’amour est le seul bien que le partage augmente.
Aime- la, et tu verras le ciel dans le creux de sa main
Henri Gougaud
Amour cette tendre et irrésistible inclinaison qui porte les êtres les uns vers les autres de
quelle sorte es-tu ? Chaste ? Platonique ? Courtois ? Charnel ?
Quels sont tes synonymes : extase, ivresse, volupté ?
Pourquoi dans notre civilisation judéo
chrétienne est-il si inconvenant de parler de l’acte, de la chose, de vous me comprenez n’est-ce pas ?
Ou bien alors du devoir conjugal !
D’autres civilisations ne sont pas aussi prudes et leur littérature le prouve bien.
Vous avez fréquenté comme tout un chacun les contes des Mille et une nuits, Simbad , Aladin, Ali baba cela vous évoque
quelque chose !
Vous savez également que le Roi Chaariar ayant été trompé une fois par son épouse et ayant décidé que
cela ne se produirait jamais plus, épousait chaque jour une nouvelle vierge avec laquelle il passait une nuit et qu’il
faisait sacrifier au matin.
Devant l’hécatombe des jeunes vierges du royaume la fille du vizir Shéhérazade, obtint de
son père qu’il la laissât épouser le roi, et du roi qu’il accepte que sa petite soeur Déni zade passe la dernière nuit
avec elle.
Quand ils se retrouvèrent tous trois dans la chambre. Denizade( de connivence avec sa soeur) demanda à sa
soeur de lui raconter une histoire, elle s’exécuta et malheureusement l’histoire n’était pas terminée lorsque le jour parut.
Pour connaître la fin Chaariar repoussa la sentence au lendemain.
Mais chaque nuit voyait une nouvelle histoire inachevée.
Cela dura Mille et une Nuit au bout desquelles Shéhérazade avait donné deux enfants au roi qui avait fini par ne plus vouloir
exécuter la sentence.
A plusieurs histoires par nuit cela en fait des histoires ! Et de toutes sortes.
Il en est de Brûlantes : écoutez plutôt :
L'Amour
Haroun el Rachid et les deux jouvencelles
On raconte qu'une nuit Haroun AI‑Rachid s'étant couché entre deux belles adolescentes qu'il aimait également, dont
l’une était de Médine et l'autre de Koufa, ne voulut pas exprimer sa préférence, quant à la terminaison finale,
spécialement à l'une au détriment de l'autre.
Le prix devait donc revenir à celle qui le mériterait le mieux .
Aussi l'esclave de Médine commença par lui prendre les mains et se mit à les caresser gentiment, tandis que celle de Koufa,
couchée un peu plus bas, lui massait les pieds et en profita pour glisser sa main jusqu'à la marchandise du haut et la
soupeser de temps en temps.
Sous l'influence de ce soupèsement délicat, la marchandise se mit soudain à augmenter d’un
poids considérablement.
Alors l'esclave de Koufa se hâta de s'en emparer et de la cacher dans le creux de ses mains;
mais l'esclave de Médine lui dit:
'
« Je vois que tu gardes le capital pour toi seule, et tu ne songes même pas à m'abandonner les intérêts!"
Elle repoussa sa rivale et s'empara du capital à son tour en le serrant soigneusement dans ses deux mains.
Alors l'esclave
ainsi frustrée, qui était fort versée dans la connaissance des traditions du Prophète dit:
"C'est moi qui dois avoir droit au capital, en vertu de ces paroles du, Prophète : "Celui qui fait revivre une terre morte
en devient le seul propriétaire!"
Mais l'esclave de Médîne, qui ne lâchait pas la marchandise, n'était pas moins versée dans la Sunna que sa rivale et lui répondit:
"Le capital m'appartient en vertu de ces paroles du Prophète: "Le gibier appartient, non point à celui qui le lève, mais à celui qui le prend!"
Lorsque le Khalife eut entendu ces citations, il les trouva si justes qu'il satisfit également les deux adolescentes cette nuit là.
Ce que les femmes attendent des hommes
Lorsque ce fut la trois cent soixante dix septième nuit Shéhérazade dit: On raconte que deux femmes nullement satisfaites par leurs vieux époux impotents et désireuses de goûter aux délices de l’amour, avait pris amant. Or, l'amant de l'une était un bel adolescent, encore tout à fait tendre et les joues roses et imberbes, tandis que l'amant de l'autre était un homme mûr et poilu dont la barbe était compacte et drue. Or, justement mes deux voisines, ne se sachant pas écoutées, discutaient sur les mérites respectifs de leurs amoureux. ... L'une disait: « 0 ma soeur, comment peux tu faire pour supporter la rudesse de la barbe de ton amant, lors du baiser, quand sa barbe vient frotter tes seins et que ses moustaches viennent heurter de leurs épines tes joues et lèvres ? Comment fais‑tu pour ne pas être chaque fois abîmée quant à ta peau est cruellement déchirée? Croism oi, ma soeur, change d'amoureux et fais comme moi : trouve quelque adolescent aux joues légèrement duvetées et désirable comme un fruit, à la chair délicate qui fonde dans ta bouche sous le baiser. Allah m’en soit témoin! Il saura bien compenser auprès de toi son manque de barbe par d'autres choses pleines de saveur! » A ces paroles, sa compagne lui répondit: «Que tu es sotte, ma soeur, et que tu manques de finesse et de bon sens ! Ne sais‑tu donc pas que l'arbre n'est beau que chargé de ses feuilles, et que le concombre n'est savoureux qu'avec tout son duvet et ses aspérités? Quoi de plus laid au monde qu'un homme imberbe et chauve comme un topinambour? Sache donc que la barbe et les moustaches sont pour l'homme ce que les tresses des cheveux sont pour les femmes. Et cela a créé dans le ciel un ange qui n'a d'autre occupation que‑de chanter les louanges du Créateur pour avoir donné la barbe aux hommes et doué les femmes de longs cheveux ! Que me dis‑tu donc de choisir pour amoureux un adolescent ? Crois‑tu que je consentirais à m'étendre sous quelqu'un qui, à peine monté, songe à descendre, à peine tendu, songe à se détendre, à peine noué, songe à dénouer le noeud, à peine en place, songe à se défaire, à peine solidifié, songe à fondre, à peine érigé, songe à s'effondrer, à peine enlacé, songe à se délier, à peine collé, songe à se dissoudre, et à peine tiré, songe à se relâcher ? Détrompe toi, ma pauvre soeur! Jamais je ne quitterai l'homme qui à peine a reniflé, enlace, qui lorsqu’il entre reste en place, lorsqu'il se vide se remplit, lorsqu’il finit recommence, lorsqu'il remue est excellent, lorsqu’il s'agite, est supérieur, lorsqu'il donne, est généreux, et lorsqu'il fonce perfore! » En entendant cette explication, la femme dont l'amant était imberbe, s'écria : « Par le Maître de la Kaâba sainte ô ma soeur, tu me donnes envie de goûter à l'homme barbu! »
On est loin n’est-ce pas de nos arrière grand mères dont l’immense chemine de nuit s’ornait d’une petite ouverture adéquate sur le devant,
chemise qu’elles n’ôtaient jamais pour accomplir ce fameux devoir conjugal qui pour beaucoup s’apparentait à une corvée. De l’amour et
du plaisir qu’ont-elle connues ces vierges sacrifiées, forcées leur nuit de noces, devenues femmes frigides et trompées.
L’amour et ces plaisirs étant pour les maîtresses ou les filles faciles. Je ne parle pas bien sûr des maternités imposées
et non souhaitées quelquefois qui épuisaient les mères. Et pourtant voilà bien un amour d’importance que l’amour maternel,
capable de résister, de lutter d’inventer comme....
Où sont donc nés les contes, et pourquoi, et comment ?
Une femme l'a su,
aux premiers temps du monde.
Qui l'a dit à la femme ? L'enfant qu'elle portait dans son ventre.
Qui l'a dit à l'enfant ? Le silence de Dieu.
Qui l'a dit au silence ?
La mère des contes
Il était pour la première fois, dans la grande forêt des premiers temps, un rude bûcheron et son épouse
triste. Ils vivaient pauvrement dans une maison basse, au cœur d'une clairière.
Ils n'avaient pour voisins que des bêtes sauvages et ne voyaient passer, dehors, par la lucarne, que vents,
pluies et soleils.
Mais ce n'était pas la monotonie des jours qui attristait la femme de cet homme des bois et la faisait pleurer,
seule, dans sa cuisine.
De cela elle se serait accommodée, bon an, mal an. Hélas, en vérité, son mari avait
l'âme aussi broussailleuse que la barbe et la tignasse.
C'était cela qui la tourneboulait.
Caressant, il l'était comme un buisson d'épines, et quand il embrassait en grognant sa
compagne, ce n'était qu'après l'avoir battue.
Tous les soirs il faisait ainsi, dès son retour de la forêt.
Il poussait la porte d'un coup d'épaule, empoignait un lourd bâton de chêne, retroussait sa manche droite,
s'approchait de sa femme qui tremblait dans un coin, et la rossait.
C'était là sa façon
de lui dire bonsoir.
Passèrent mille jours, mille nuits, mille roustes. L'épouse supporta sans un mot de
révolte les coups qui lui pleuvaient chaque soir sur le dos.
Vint une aube d'été sur la clairière.
Ce matin-là,
comme elle regardait son homme s'éloigner sous les grands arbres, sa hache en bandoulière, elle posa les mains
sur ses hanches et pour la première fois depuis le jour de ses épousailles elle sourit.
Elle venait à l'instant
de sentir une vie nouvelle bouger là, dans son ventre.
"Un enfant !" pensa-t-elle, tremblante, émerveillée.
Mais son bonheur fut bref, car lui vint aussitôt plus d'épouvante qu'elle n'en avait jamais enduré.
"Misère,
se dit-elle, qui le protégera si mon mari me bat encore ? En me cognant dessus, il risque de
l'atteindre. Il le tuera peut-être avant qu'il ne soit né.
Comment sauver sa vie ?
En n'étant plus battue. Mais comment, Seigneur, ne plus être battue ?"
Elle réfléchit à cela tout au
long du jour avec tant de souci, de force et d'amour neuf pour son fils à venir qu'au soir elle sentit germer
une lumière.
Elle guetta son homme.
Au crépuscule il s'en revint, comme à son habitude.
Il prit son gros bâton, grogna, leva son bras noueux.
Alors elle lui dit :
– Attends, mon maître, attends !
J'ai appris aujourd'hui une histoire. Elle est belle. Écoute-la d'abord, tu me battras après.
Elle ne savait
rien de ce qu'elle allait dire, mais un conte lui vint. Ce fut comme une source innocente et rieuse.
Et l'homme demeura devant elle captif, si pantois et content qu'il oublia d'abattre son bâton sur le dos de sa femme.
Toute la nuit elle parla. Toute la nuit il l'écouta, les yeux écarquillés, sans remuer d'un poil.
Et quand le jour nouveau éclaira la lucarne, elle se tut enfin.
Alors il poussa un soupir, vit l'aube,
prit sa hache et s'en fut au travail.
Au soir gris, il revint.
Elle l'entendit pousser la porte à grand
fracas. Elle courut à lui.
– Attends, mon maître, attends ! Il faut que je te dise une nouvelle histoire.
Écoute-la d'abord, tu me battras après !
A l'instant même un conte neuf naquit de sa bouche surprise.
Comme la nuit passée son époux l'écouta, l'œil rond, le poing tenu en l'air par un fil invisible.
Le temps parut passer comme un souffle. A l'aube elle se tut.
Il vit le jour, se dit qu'il lui fallait
partir pour la forêt, prit sa hache, et s'en alla.
Et quand le soir tomba vint encore une histoire.
Neuf mois, toutes les nuits, cette femme conta pour protéger la vie qu'elle portait dans le ventre.
Et quand l'enfant fut né, l'homme connut l'amour.
Et quand l'amour fut né, les contes des neuf mois envahirent
la terre.
Bénie soit cette mère qui les a mis au monde.
Sans elle les bâtons auraient seuls la parole.
.Henri Gougaud, L'arbre d'amour et de sagesse, 1992._
Malheureusement beaucoup trop de femmes de nos jours ne savent pas ou n’ont pas la possibilité d’inventer des contes et demeurent battues. Tant qu’il y aura des hommes pour penser qu’ils doivent prendre des décisions pour elles tant qu’il y aura des hommes pour les croire inférieures et soumises à leur bon vouloir, tant qu ‘il y aura une société hypocritement complice, tant qu’il y aura la peur dans les yeux des femmes, il est à craindre que cette aberration, cette injustice ne perdure. A nous mes soeurs, à vous messieurs de nous mobiliser pour éradiquer ces violences faites aux femmes à nous de savoir écouter ce que les femmes désirent.
Le jeune roi Arthur
Le jeune roi Arthur tomba un jour dans une embuscade et fut fait prisonnier par le monarque d’un royaume voisin.
Le monarque aurait
pu le tuer mais fut ému de la jeunesse et de la joie de vivre d’Arthur.
Il lui offrit la liberté contre la réponse à une question très difficile.
Arthur aurait une année pour deviner la réponse et, s’il ne pouvait la donner au bout de ce délai, il serait tué.
La question était :
Que veulent réellement les femmes ?
Une telle question laisserait perplexes les hommes les plus savants et, pour le jeune Arthur, cela semblait être une quête impossible.
Comme c’était quand même mieux que la mort, il accepta la proposition du monarque de lui ramener la réponse au bout d’un an.
Il retourna dans son royaume pour interroger tout le monde : les princesses, les prostituées, les prêtres, les sages, le fou de la cour.
Il parla à chacun, mais personne ne put lui donner une réponse satisfaisante.
Ce que la plupart des gens lui dirent fut d’aller consulter
la vieille sorcière qui était la seule à pouvoir connaître la réponse. Le prix en serait élevé, car la sorcière était connue dans tout le
royaume pour les prix exorbitants qu’elle demandait.
Le dernier jour de l’année arriva et Arthur n’avait pas d’autre choix que d’aller parler à la sorcière.
Elle accepta de répondre à
sa question mais il devait d’abord accepter son prix.
La vieille sorcière voulait épouser Gauvain, le plus noble des Chevaliers de
la Table Ronde et le plus cher ami d’Arthur.
Le jeune Arthur fut horrifié : la vieille sorcière était bossue et terriblement laide, n’avait qu’une dent, sentait comme l’eau des égouts,
faisait souvent des bruits obscènes. Il n’avait jamais rencontré de créature aussi répugnante. Il refusait de forcer son ami à l’épouser et
à endurer un tel fardeau.
Gauvain, en entendant la proposition, parla à Arthur. Il lui dit que ce n’était pas un si terrible sacrifice pour sauver la vie d’Arthur et
préserver la Table Ronde.
Ainsi le mariage eut lieu et la sorcière répondit à la question :
Ce qu’une femme veut vraiment c’est de pouvoir décider de sa propre vie.
Chacun sut à l’instant que la sorcière venait de dire une grande vérité et que la vie d’Arthur serait épargnée. Et ce fut le cas. Le monarque
voisin épargna la vie d’Arthur et lui garantit une totale liberté.
Quel mariage ! Arthur était tenaillé entre le soulagement et l’angoisse. Gauvain se montrait agréable comme toujours, charmant et courtois.
La vieille sorcière montra ses plus mauvaises manières. Elle mangea avec les doigts, rota et péta et mit tout le monde mal à l’aise.
La nuit de noce approchait. Gauvain, se préparant psychologiquement pour la nuit de noces, entra dans la chambre mais quelle ne fut pas sa surprise :
la plus belle femme qu’il ait jamais vue se tenait devant lui ! Gauvain était éberlué et demanda ce qui se passait.
La beauté répondit que, comme il avait été gentil avec elle quand elle était la sorcière, elle serait la moitié du temps horrible et déformée et
l’autre moitié une magnifique jeune fille. Quelle forme voulait-il qu’elle prenne le jour et la nuit?
Quelle question cruelle.
Gauvain commença à réfléchir à ce problème : pendant la journée une belle femme à montrer à ses amis mais, la nuit, dans l’intimité, une vieille
et sinistre sorcière ? Ou bien dans la journée, une hideuse sorcière mais, la nuit, une belle femme pour jouir des moments intimes…?
Qu' auriez -vous fait ?
Le noble Gauvain répondit à la sorcière qu’il la laisserait choisir elle-même…
En entendant cela elle annonça qu’elle serait belle tout le temps parce qu’il l’avait respectée et l’avait laissé décidé elle-même de sa vie…
Une légende sur la femme
Une légende raconte qu'au commencement du monde,
quand Dieu décida de créer la femme,
il trouva qu'il avait épuisé tous les matériaux solides dans l'homme
et qu'il ne disposait plus de rien.
Devant le dilemme et après une profonde méditation, voilà ce qu'il fit.
Il prit la rondeur de la lune,
les suaves courbes des vagues,
la tendre adhérence du liseron,
le tremblant mouvement des feuilles,
la sveltesse du palmier,
la teinte délicate des fleurs,
l'amoureux regard du cerf,
la joie du rayon du soleil et
les gouttes des pleurs des nuages,
l'inconstance du vent et la fidélité du chien,
la timidité de la tourterelle et la vanité du paon,
la suavité de la plume du cygne et
la dureté du diamant,
la douceur de la colombe et la cruauté du tigre,
l'ardeur du feu et la froideur de la neige.
Il mélange ces ingrédients si divers, forme la femme et la donna à l'homme.
Une semaine après l'homme vint et lui dit :
Seigneur, la créature que tu m'as donnée me rend malheureux,
elle requiert toute mon attention,
ne me laisse jamais seul,
bavarde intensément,
pleure sans motif,
s'amuse à me faire souffrir
et je viens te la rendre car JE NE PEUX PLUS VIVRE AVEC ELLE.
Bien, répondit Dieu et il prit la femme.
Une semaine après, l'homme revint et lui dit :
Seigneur, je me sens très seul depuis que je t'ai rendu la créature que tu as faite pour moi,
elle chantait et jouait à mon côté,
elle me regardait avec tendresse et son regard était une caresse,
elle riait et son rire était musique,
elle était belle à voir et douce au toucher.
Rends-la-moi car JE NE PEUX PAS VIVRE SANS ELLE.
Deuxième Partie
Les qualités des défauts
Vous auriez pu me prévenir tout de même ! C’est la deuxième fois que vous me faites le coup. Eh Bé ! Y en a du monde ! Même du que je ne connais pas ! Attendez je vais dire bonjour ! C’est comment votre petit nom ? Moi c’est Granette , la granette de la ferme du roc Traoucat ! Vous ne me connaissais pas. Pourtant on connaît que moi sur le plateau ! C’est moi qu’on viens chercher pour animer les veillées. Enfin quand l’autre elle vient pas me faire de la concurence. C’était bien au moins ce qu’elle vous a raconté ? Ca parlait de quoi ? De la journée de la femme ? Eh bé ! Mancaba maï qu’aquo ! Como sera pas totjorn la festa per las fennas ! C’est son cahier là sur le lutrin. Attendez je regarde. Quelques maximes : Etre femme est terriblement malaisé, puisque cela consiste surtout à avoir affaire aux hommes Joseph Conrad Je ne suis pas de ce qui disent : ce n’est rien c’est une femme qui se noie. Je dis que c’est beaucoup. Et ce sexe vaut bien que nous le regrettions puisqu’il fait notre joie Jean de la Fontaine La femme la plus sotte peut mener un home intelligent, mais il faut qu’une femme soit bien adroite pour mener un imbécile Rudyard Kipling Une femme qui se croit intelligente réclame les mêmes droits que l’homme Une femme intelligente y renonce Colette Une femme est tout ce que l’homme appelle et qu’il n’atteint pas Simone de Beauvoir Là où tant d’hommes ont échoué une femme peut réussir Charles Maurice de Talleyrand Qu’est ce qu’ils parlent bien ce monde . Eh puis là elle parle de la gourmandise ! Comme si c’était un défaut ! Ils vous font rire les gens ! Si les femmes elles étaient pas gourmandes, est- ce qu’elles sauraient faire de la bonne cuisine ? Et est-ce que les maris si le fristi il était pas bon ils iraient pas voir ailleurs ? Hein ? Ma gran o disia ! Tot ça que mangea torna ! Pas vraï ? Une qui fait de la bonne cuisine c’est la Noémie . Pour sûr Gustou il en a de la chance ! Y en a pas deux comme elle pour vous faire rôtir le gibier ! Tout le sait väi ! On devient cuisinier, mais on naît rôtisseur Et toc ! Vous voyez que j’en connais moi aussi des maximes ! Mais écoutez plutôt ce qui est arrivé l’autre fois , à Noémie, Gustou, monsieur le curé et aux perdrix bien sûr ! Convenons-en mes soeurs un des défauts que nous reprochent les hommes c’est notre ruse pour assouvir notre sensualité, cette gourmandise des choses, des êtres, et des mots qui nous rend si inventives !
Le dit de la Perdrix (fabliau Médiéval):
Un jour Gustou, près de sa haie prit deux perdrix. Il les rapporta chez lui, les pluma, les vida, bref prit grand soin de les préparer afin que Noémie les fasse cuire à la broche : ce qu’elle savait fort bien faire. Sa femme donc allume le feu, prépare la broche, larde les oiseaux et les met à cuire tandis que le mari lui, court inviter Monsieur le curé à venir partager ce succulent repas. Mais au retour il s’attarda tellement que les perdrix furent cuites. La femme est obligée de mettre bas la broche si elle ne veut pas voir le dîner brûlé. Or la dame était très gourmande, bonne cuisinière de surcroît, et l’odeur des perdrix rôties on ne peut plus alléchante. Elle pince la peau rôtie, et se lèche les doigts. Aussitôt l’eau lui vient à la bouche. Et d’attaquer une aile, suivie bientôt par la seconde .En un clin d’oeil elle a mangé les deux ailes. Puis elle va au milieu du chemin pour voir si son mari revient. Ne le voyant pas revenir, elle s’en retourne et arrange le reste de telle sorte que c’eût été un crime d’en laisser un morceau. Eh ! Que faire de l’autre ? Je la mangerais bien ! Elle sait assurément ce qu’elle dira si on le lui demande ce qu’elles sont devenues ? - Hélas ! Les chats sont venus quand je les ai retirées du feu, ils me les ont enlevées des mains et chacun s’est ensauvé avec la sienne. C’est ça qu’elle dira et ainsi s’en tirera ! Puis elle va sur le chemin pour guetter son mari. Son mari n’est pas là. Elle sent frémir sa langue en pensant à la deuxième perdrix qu’elle a laissée là-bas toute seule dans le plat, cuite et dorée à point; elle deviendra folle si elle n’en mange un petit bout. Elle détache le cou, tout doucement et le déguste avec délice : elle s’en pourlèche les doigts. Hélas que faire ? Si je mange le tout, que dirai-je ? Mais comment laisser le reste puisque je meurs d’envie ! Ma foi, advienne que pourra, il faut que je la mange toute ! Au bout de son attente la dame était rassasiée. Le mari ne tarda pas/ Holà, femme ! Sont-elles cuites mes perdrix ? Seigneur, dit-elle, quelle catastrophe ! Le chat les a mangées toutes les deux Le mari bondit aussitôt, prêt à lui arracher les yeux. C’est pour rire ! C’est pour rire ! Je les ai bien couvertes pour les tenir au chaud Je vous aurais chanté de belles laudes par ma foi! Or ça, mon hanap de bois et ma plus belle nappe blanche, je l’étendrai sous cette treille, dans ce pré. Prenez donc aussi votre couteau qui a bien besoin d’être aiguisé, et passez le sur cette pierre dans la cour. Le mari se défait donc de son manteau et court aiguiser sa lame nue dans la cour. Sur ces entrefaites survient le chapelain qui s’en venait manger chez eux. Il arrive à la dame et la salue. Sire, sire, si m’en croyez fuyez ! fuyez ! A Dieu ne plaise que je vous voie maltraité ! Mon seigneur est allé là-bas dans la cour aiguiser son grand couteau. Il dit qu’il veut vous couper les oreilles, si jamais il vous attrape. Comment ? Que me dis-tu là ? Nous devons manger deux perdrix que ton seigneur a prises ce matin. Croyez-moi, il n’y a ici ni perdrix ni oiseau. Votre malheur me ferait trop de peine. Courez mais courez donc je crois mon mari enragé ! Je le vois et par Dieu le père je crois bien que tu dis vrai ! Et sans tarder d’avantage voilà le prêtre qui s’enfuit à grande allure . Et elle de s’écrier aussitôt : -Venez vite sire mon mari ! - Qu’as-tu et que veux-tu ? - Ce que j’ai ? Vous le saurez bien assez tôt ! Mais si vous ne pouvez courir vite vous y perdrez je crois ; car par la foi que je vous dois, le prêtre emporte vos perdrix ! L’homme en trappe du courroux, prend son couteau en main et court après le chapelain ! Attendez ! attendez donc ! Ne les emportez pas ainsi toutes chaudes ! Ce serait mal de les manger sans moi ! Le prêtre se retourne et se voit poursuivi par le manant le couteau à la main : il se croit mort si l’autre l’atteint. Il détale sans hésiter. Et l’autre de courir espérant reprendre ses perdrix. Mais le prêtre en toute hâte s’est enfermé dans sa maison La morale de ce fabliau du moyen âge, disait qu’une femme est faite pour tromper : d’un mensonge elle fait vérité, et d’une vérité un mensonge.
J’y verrai pour ma part une preuve d’intelligence inventive chez la femme et une crédulité telle chez l’homme qu’elle mérite bien qu’on en abuse !
Quant à la gourmandise, je dirai que femme gourmande et bonne cuisine vont ensembles car : « tout le monde sait très bien qu’ la cuisiine,
elle retient les petit maris qui s’débiinent. »
Pour revenir un peu sur l’amour maternel et le rôle de la mère, il faut bien faire la différence entre la mère que je suis, exemplaire
comme il se doit, la mère qui m’a engendrée et pour la quelle j’ai une infinie reconnaissance et puis il y a ...ta mère.
Et celle là on nous en rebat les oreilles : Ma mère ceci, ma mère cela, et que dire quand il s’agit de ma pauvre mère.
C’est simple à vous entendre messieurs, il n’y a qu’elle qui sait cuisiner, qu’elle qui sait faire venir un jardin une basse cour, qu’elle
qui sait élever les enfants qu’elle qui...
Sait faire la soupe
Y a pas à dire, mais ça ne vaut pas la soupe de ma mère
ta mère ( la soupe de ma mère)
-Ta soupe ne vaut pas la soupe de la mamée marmonnait mon père.
Maman, vexée, regimbait
‑ Qu'est‑ce que j'y peux, moi ? Les légumes que j'achète ici, en ville, ne valent pas ceux que ta mère fait pousser dans son jardin !
J'avais une dizaine d'années. Nous habitions en appartement à Alès, à une trentaine de kilomètres du mas natal de papa où vivait seule
sa mère, la grande paysanne, hautaine et rude, qu'il appelait affectueusement « la Vieille », que je nommais « ma mamée ». Nous y montions
au moins une fois par semaine, mon père et moi .Maman nous accompagnait rarement, elle avait toujours à faire chez elle. A vrai dire, elle
s'entendait très mal avec « la Vieille ».
‑ Qu'à cela ne tienne, finit par dire papa, nous ramènerons des légumes du jardin.
Quelques jours après, nous redescendions de la montagne avec un panier plein de haricots verts, de carottes, de pommes de terre, de navets,
de raves, sans oublier un bon morceau de lard du cochon élevé à domicile, nourri de châtaignes et tué pour la Noël précédente.
Notre petit logis fut envahi de si fortes senteurs que même ma mère fut obligée de convenir que ça, quand même, c'était autre chose.
Et elle soigna particulièrement la cuisson.
Mon père fit chuinter la première cuillerée dans sa bouche, puis une seconde, enfin il conclut, navré
‑ Tout ça ne vaut toujours pas la soupe de la Vieille
Et il se retourna vers moi. Je tastai bruyamment. Mon père avait raison, je murmurai :
‑ Papa a raison, ta soupe ne vaut pas la soupe de la mamée.
Maman goûta, regoûta, puis, dans un élan de sincérité qui devait lui coûter, convint que c'était vrai.
Elle réfléchit, et trouva :
C'est la faute de l'eau. Ici, celle du robinet, c'est une saleté municipale, coupée de javel...
Qu'à cela ne tienne, nous descendrons aussi l'eau de la source.
La semaine suivante, en plus du panier de haricots de patates, navets, raves, carottes, en plus du lard, nous avons rapporté une bonbonne d'eau.
Quand les assiettes furent remplies, le même cérémonial recommença, dans une atmosphère confiante. Et un silence... le bruit des deux
cuillerées dans la bouche de mon père souriant parut rebondir sur les murs. Il redevint triste, secoua la tête :
- C'est toujours pas ça...
Excuse‑nous, maman, mais ça vaut toujours pas la soupe de la mamée.
Il y eut conférence, cuillerées après cuillerées: celle‑ci était quand même meilleure mais ce n'était toujours pas ça. Finalement,
c'est encore maman qui trouva :
C'est la faute du gaz ! Ta mère cuit sa soupe dans la cheminée, bien tranquillement. C'est le feu de bois qui lui donne ce goût que
vous aimez tous les deux.
Bon. Qu'à cela ne tienne, nous descendrons aussi du bois. te
Nous l'avons choisi consciencieusement, mon père et moi, toute une après‑midi, là‑haut sur la montagne, dans la cour de la ferme :
des souches de mûrier que nous avons fendues et retaillées à la dimension convenable, sans oublier deux grosses pignes bien sèches pour
allumer le feu et des sarments pour le lancer.
Dans la malle de la voiture, il ne manquait plus rien, ni les légumes, ni le lard, ni l'eau, ni le bois.
Le salon exigu de notre logis citadin comportait une cheminée petite comme un alibi, mais à dessus de vrai marbre s'il vous plaît !
Elle ne servait plus depuis long temps. Son ouverture qui faisait moins d'un mètre carré avait été obturée par une feuille de
contreplaqué pour empêcher la chaleur ambiante de s'enfuir par là. Pour déboucher, il fallut casser la planche, puis nettoyer,
vérifier que le tuyau n'était pas bouché. A plat dos, là‑dessous, je pus voir un point de ciel. J'étais le plus mince de la famille,
la corvée m'échut forcément. Le courant d'air détacha de la vieille suie. Il fallut me mettre des gouttes dans les yeux avant de
m'envoyer me laver et me changer.
Réveillée d'un si long sommeil, la cheminée se vengea. Elle refusa le feu puis nous abrutit d'une fumée si épaisse que nous pleurions
en famille. Enfin, les flammes s'activèrent honnêtement et la soupière parfaitement dosée put être installée sur un trépied de fortune.
La cuisson fut si lente que, pour une fois, c'est au repas du soir que la soupe fut servie. Mais dans quel enthousiasme nous chantions
en maniant la louche ! Bouchées de mon papa, bouchées de maman, les, miennes. Deuxième tour. Silence, le nez sur l'assiette. Echange de regards navrés.
C'est toujours pas ça. .
Et non, maman, ça vaut toujours pas la soupe de mamée.
Pour le coup, ma mère se fâcha, très fort, mais sans nier, au contraire, sa colère explosa dans un bel aveu d'humilité chrétienne :
Mea culpa ! Ta mère a un tour de main que je n’ai pas ! Que je n’aurai jamais ! Point final !
Bon, dit papa. Qu'à cela ne tienne, la semaine prochaine, nous descendrons la Vieille.
Ce ne fut pas si simple. Il fallut plusieurs semaines pour convaincre l'intéressée, et toutes sortes de chantages plus ou moins sournois.
C'est en jouant de son amour‑propre, de la supériorité que sa soupe lui donnait sur sa bru qu’on obtint son accord, un accord du bout des lèvres.
Elle ne s'écartait guère de son mas. Alès avait beau être la ville la plus proche, à « sept lieues » comme elle disait, mamée n'y était descendue
qu'une fois, pour son voyage de noces, et encore par le train !
Elle en a fait, des manières, pour se recroqueviller dans le fond de la voiture, place qu'elle avait exigée « pour en voir le moins possible » !
Elle se sentait « escoufignée ». elle appelait ainsi cette position, précisant qu'on ne se mettait ainsi que pour faire son caca.
Ce qui ne l'empêchait pas d'affecter de grands airs, superbe comme ces spécialistes mondiaux de la médecine que les chefs d'Etat malades font
venir à prix d'or des États‑Unis par avion spécial. Dans la malle bien sûr : les haricots, les patates, les poireaux, les navets, les raves,
le lard, le bois et la bonbonne d'eau. Seulement, pour ce voyage de la dernière chance, notre spécialiste avait surveillé elle‑même et le
choix et le conditionnement et le chargement.
Quand la Vieille visita notre trois‑pièces‑cuisine en étage, le mépris qu'elle éprouvait pour sa belle‑fille depuis le jour où
elle avait fait sa connaissance s'accrut encore, ce qui paraissait impossible.
Mais c'est lorsqu'on la conduisit devant notre minable cheminée qu'on put craindre pour sa vie. Elle resta plantée, raidie,
tremblante des pieds à la tête devant cette tanière carrée à ras de terre.
Enfin, elle avait promis... Elle fit sa soupe de A jusqu'à Z. Depuis l'épluchage des patates jusqu'à la surveillance du feu,
soufflant sur les braises à pleins poumons, à genoux, les deux mains étalées sur le carrelage, pestant en occitan qu'elle n'était pas
une Arabe pour prier à plat ventre.
Cette dernière soupe fut encore pour le repas du soir. La Vieille apporta la soupière elle‑même, servit les quatre assiettes,
s'assit, goûta, nous fit signe de goûter à notre tour. Puis il y eut un silence très long, enfin, ma mamée décréta
- Ça vaut pas ma soupe
Nous l'approuvions, mais nous nous gardions de lâcher le moindre mot. Ses répliques étaient redoutables. Elle finit pas marmonner
- Tout ça, supporte pas le voyage
Papa demanda, dans un murmure
Mais alors ?
Alors, rugit la Vieille, alors, si vous voulez manger de la bonne soupe, vous avez qu'à venir chez moi !
Elle vous a parlé de quoi encore ? Ah du secret ! Ici c’est pas la peine tout le monde sait tenir sa langue et surtout moi, mais vous me connaissez, discrète comme une voilette ! Mais assurément le plus gros travers que l’on reproche aux femmes c’est quand même sa langue, son bavardage Maximes Si l’homme a été créé avant la femme , c’était pour lui permettre de placer quelques mots Jules Renard Il y a mille inventions pour faire parler les femmes, mais pas une seule pour les faire taire. Guillaume Bouchet les femmes sont tellement menteuses qu’on ne peut pas croire le contraire de ce qu’elles disent. Georges Courteline Pourquoi contredire une femme ?Il est tellement plus simple d’attendre qu’elle change d’avis. Jean Anouilh Les hommes sont les roturiers du mensonge,les femmes en sont l’aristocratie Etienne Rey Le silence est le plus beau bijou d’une femme, mais elle le porte rarement. Proverbe anglais
L'Herbe qui rendit les femmes muettes:
Ce conte est par ailleurs déjà sur ce site dans la partie "Pays d'en Haut". Il est possible de le lire en cliquant sur le lien suivant et de revenir continuer la lecture
La patience des femmes:
Pour conclure :
Je vous demanderais mes soeurs de prendre bien soin de votre compagnon, votre mari, votre amant, de l’ homme en général
et de bien l’informer car, après tout, et même après deux bonnes heures d’explications:
cet homme :
Il ne sait rien des femmes. Il ne sait pas qu’elles peuvent faire leur maison dans la main de l’homme, pour peu qu’elle soit tendue.
Il ne sait pas qu’elles sont capables de marcher jusqu’au bout du monde pour un regard qui les fasse vivre. Il ne sait pas qu’elles
savent attendre comme aucune bête ne le peut. Les épousées, les abandonnées attendent, les filles de Bordel, les saintes attendent.
Jusqu’au fond des fonds de l’espérance elles attendent. Jusqu’à la haine même. Et quand la haine vient aux femmes, que Dieu protège
ceux qui les ont bafouées.
Henri Gougaud
l’homme à la vie inexplicable
Michèle Puel Benoit