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Choix

CHOIX


Autobus ou taxis, RR ou métros,
Lorsque tu seras soûl des rumeurs citadines,
De ces gens affairés courant à leurs bureaux :
Autobus ou taxis, RR ou métros,
Transports en commun ? Non ! Des boîtes à sardines
Pour forçats amoureux de prisons sans barreaux…

Quand tu seras lassé des lumières factices
Qui dérobent aux yeux la nuit et ses bienfaits :
Lampadaires, slogans aux clignotants effets…
Et le bruit, ce glouton de tous les interstices,
Malgré les règlements pondus par les préfets…

Va ! Retournes là-haut dans tes vertes collines
Y cueillir les fruits lourds qui courbent les rameaux,
Suivre à l’aise la vie agreste des hameaux
Où le ruisseau cascade en notes cristallines
Dans la mare-abreuvoir de tous les animaux
.
Dans le silence recueilli comme d’un culte
Où la terre s’éteint sous un voile de deuil
Profite de la nuit et des mille clins d’œil
Que les étoiles font à celui qui l’ausculte…
Et laisse, pour dormir, tes soucis sur le seuil.

Écoute le berger qui remonte les drailles,
Son troupeau, ses trois chiens, son chariot-dortoir,
Les brebis avec leurs clarines en sautoir,
Chansons que ton pays tire de ses entrailles :
Aux portes du passé gigantesque heurtoir !

Rouvre cette maison où tous ceux de ta race
Ont grandi, travaillé, jusqu’au bout de leurs ans,
Murs épais , toits de lauze en gardent leurs accents…
Et de combien d’aïeux le joug porte la trace,
Sur son bois patiné, de leurs doigts paysans ?…

Et, hume ton passé comme on fait d’un encens.

Maurice Puel

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