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Petits Enfants
Adélie
Fille de contrées si lointaines,
Princesse de neige et de froid,
Se pourrait-il que pour éclore,
Fleur de givre et cristal d’amour,
Tu aies sublimé la banquise ?
On dit déjà, que sur ces terres désolées et perdues d’effroi,
Tu règnes ;
Que c’est pour toi, qu’en procession, se dirige tout un cortège
D’hommes liges courbés,
Transis d’une bise glaciale,
Peinant à tout petits pas.
Ils viennent apporter, à toi leur souveraine,
En offrande suprême,
Le fruit de leur amour.
Tandis que ,dans le ciel délavé et blafard,
Émergeant du brouillard,
Née de la longue nuit,
L’aurore boréale éploie ses draperies.
Adélie, Adélie,
Est-ce bien là le rêve qui fait
Plisser tes yeux,
Sourire tes paupières,
Frémir le fin ourlet de tes lèvres jolies ?
Ô ma perle ! Ô mon âme ! Ô ma douce Adélie !
Berceuse pour Adélie
Adélie ne veut pas dormir
Voyons, voyons dit sa maman :
Le soleil a fini sa ronde,
L’abeille rayée s’ensommeille,
Coccinelle replie ses ailes,
Et baille, baille le papillon !
Adélie ne veut pas dormir !
« Où sont mes doudous, mes peluches ?
Ils ne m’ont pas dit de bonsoir !
Tu ne m’as pas lu mon histoire !
Papa n’a pas piqué mon cou
De milliers de petits bisous !
Je veux encore des câlins ! »
Adélie ne peut pas dormir !
Alors les bras de maman s’ouvrent pour un dernier petit câlin
« Le tout dernier je te préviens !
Bonsoir mon cœur, ma tourterelle,
Ma perle, mon trésor joli,
Bonsoir mon oiseau des îles,
Bonsoir mon âme
Bonsoir ma douce,
Bonne nuit petite Adélie ! »
Adélie au bras s’abandonne, ses yeux se ferment à demi,
Dedans son lit maman la pose.
Doudou-chat ronronne à l’oreille,
Boule magique joue sa musique
Et les oiseaux dansent au plafond.
Adélie en soupire d’aise :
« Mmm ! Dormir comme c’est bon ! »
Le soleil a fini sa ronde,
Et l’abeille rayée sommeille.
Coccinelle a plié ses ailes,
S’est endormi le papillon !
Dors bien, dors bien mon Adélie !
La lune dans le ciel se lève
Entrouvre sa boîte de rêves
Et en dépose sur ton front !
Pour les un an d’Adélie
Pour Toi, Léon :
Nées de ce socle granitique qui fait les très vieux continents,
Harmonie, lumière et musique se penchent sur toi mon enfant.
Ouvre les yeux, petit Léon,
Le monde, n’est pas ce que l’on dit,
Il t’appartient
Mon tout petit ;
A toi de le rendre plaisant.
Cherche en lui la chaude lumière du couchant
Dessus l’océan,
Lorsque doucement se balancent les bateaux,
Le long des abers languissants.
Ecoute et entends la musique de cette vague pulsative
Qui hurle et roule, pareille aux chevaux bondissants,
Ou bien clapote et puis se brise
Sur le rocher,
En mille éclats évanescents.
Imprègne toi de l’harmonie des éléments qui sont la Terre
Cet univers où tu es né.
Alors, riche de cette empathie même
Que t’ont léguée les Fées évanouies
Aime la vie comme elle t’aime
Aime la autant que l’on t’aime,
Deviens, tout simplement un homme, petit.
Pour Elise
On dit, mais doit on croire tout ce qui est dit ?
Qu’il existerait un château,
Habité par une princesse,
Au royaume de L’Interdit !
Et sur les murs de ce château,
En lettres d’or, serait inscrit
Tout ce que l’on ne doit pas faire,
Au royaume de l’Interdit.
Pauvre, pauvre, pauvre princesse
Si ce qu’elle estime un exploit
Y est appelé interdit !
Faut-il que les grands soient bizarres
Qui promulguent de telles lois !
Défense !
Défense d’écrire sur les murs, ou le parquet,
Ou bien le cahier de sa sœur !..
Défense de prendre une chaise
Afin d’atteindre le placard
Où se cache le chocolat !...
Défense, dans la chambre,
Aux rideaux de se suspendre!...
Défense d’embêter sa sœur !
Défense de se rouler par terre !
Défense de tirer la langue !
Défense de se rebiffer !!!!!!
Vous parlez donc d’une tristesse
Pour la malheureuse princesse
Si elle devait tout respecter !
Ne savait-il, le roi son père,
Ainsi que sa reine maman ,
Qu’une princesse, même sincère,
Peut oublier ?
Et ce, in-vo-lon-tai-re-ment !
La princesse a pour nom Elise.
On la dit douée en bêtises,
Du moins, si tout cela est vrai.
Mais en elle, une sœur jumelle
Bien enfermée dedans son cœur,
Aimerait bien faire la belle
Et en sortir.
Alors, Elise ouvre la cage
Où l’autre princesse se meurt.
Elise redevient gentille :
Elle fait des câlins à sa sœur,
Elle demande, bien poliment,
Qu’on lui donne du chocolat.
Elle fait des dessins sur des feuilles !
Elle dit « d’accord » ,« merci », « mais oui maman ».
Reine maman et papa roi
Sont à nouveau fiers de leur fille,
De leur si jolie princesse
Elue reine des politesses !
Hélas, cela ne dure qu’un temps !
Elise démon se réveille,
Vite, elle enferme sa pareille
Dedans sa cage, à double tour.
Et… recommencent les défenses,
Au royaume de l’Interdit !
Papa roi, et reine maman
Ne sont vraiment pas raisonnables.
Princesse Elise n’est qu’une enfant !
Comment étaient-ils à son âge ?
Hein ?...
Demandez donc à leurs mamans !
Cantilène pour Solène
Un deux trois, Solène :
- A vos bouts de laine,
Disait Mamilène,
Allons tricoter !
Un deux trois , Solène :
- Non, non Mamilène,
L’Aiguille est vilaine
Le doigt m’a piqué !
Un deux trois, Solène :
- Aiguille vilaine !
Pelote de laine
M’a pris le minet !
Un deux trois, Solène :
- Pelote de laine ?
Tire tire laine
Le vilain minet !
Un deux trois Solène,
- Tire tire laine
Soit, la coupe est pleine,
Assez tricoté !
Un deux trois , Solène :
- Soit, la coupe est pleine,
Dans la porcelaine
Prenons donc le thé !
Un deux trois, Solène :
Décor marjolaine
De la porcelaine,
Nous allons goûter.
Un deux trois Solène :
Dans la porcelaine,
Pauvre madeleine,
Las ! elle a chuté !
Un deux trois, Solène :
Pauvre madeleine
Qui fait la baleine
Dans la tasse à thé !
Un deux trois, Solène ,
Elle fait la baleine,
Petite Solène
En a sangloté.
Un deux trois Solène :
- Petite Solène
Viens, dit Mamilène
Je vais te conter.
Un deux trois Solène :
- Viens dit Mamilène,
Cette cantilène
Pour toi inventée.
Un deux trois Solène :
Cette cantilène
Pour toi ma Solène
Dans le ciel Sélène
Va la répéter :
Solène, bout de laine, marjolaine, porcelaine, tire laine, madeleine,Solène !
Michèle Puel Benoit