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Océan

OCÉAN


Large large était la plage,
Lointaine et retirée la mer ;
Scintillant de micas, le sable offrait à l’esprit vagabond
La virginité de sa page.
Un chien courait après des riens ;
L’homme jouait avec son fils.

L’air était frais, avec du vent faisant galoper les nuages ;
Le soleil était au zénith.
Là bas, assourdi, le roulis de la vague,
La plainte rauque du goéland ;
La bas, tapie, la primitive génitrice
Attendait l’heure où elle viendrait faire rire l’eau dans les flaques
Où tanguent les bateaux suspendus,
Où des nuées de criardes mouettes encerclent le filet du chalut.

Mais pour l’heure l’océan sommeillait,
La pensée vers les songes fuyait,
Abandonnant virginale la page
De cette plage
Où l’or des micas luit,
Où le chien noir s’amuse avec des riens,
Où l’homme heureux a retrouvé son fils.

Michèle Puel Benoit

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