KERN
S’il suffisait d’un kern dressé sur la colline,
Pour accomplir des vœux envolés dans le vent
Vers la voûte des cieux, qui d’astres s’illumine ;
S’il suffisait qu’au pourpre du soleil levant,
On livre ses désirs ; comme autant de requêtes
Pétitions et suppliques, prières déposées,
Pour vouloir que le soir les trouve satisfaites ;
Si le chant d’un oiseau au réveil suffisait,
Pour enchanter le jour de mélodieuses trilles,
Afin d’y installer bien être et bonne humeur ;
S’il suffit d’un carreau sur qui le soleil brille,
D’un rire, ou bien d’enfants la joyeuse clameur,
S’il suffit d’un gazon troué de perce neige,
Clochettes d’un blanc pur au parfum délicat,
S’il suffit d’un soupir, d’un nuage, que sais-je
Pour chasser de la vie le moindre des tracas :
Alors, je donnerai mes châteaux en Espagne
Pour que l’année qui vient t’apporte tout cela,
Et voir éclore enfin, sur ton visage las,
Ce sourire, pareil aux bulles de champagne .
Michèle Puel Benoit