BIVOUAC
La dune a bu le soleil rouge
Sans lui laisser le temps d'émettre ses vapeurs soufrées du couchant.
Dans le désert plus rien ne bouge.
Lancinant s'élève le chant
De la flûte, sous le clair d'une lune pâle.
Un feu s'allume au bivouac pour réchauffer la nuit glaciale,
Cuire le pain au feu du sable, et préparer le thé fumant
Que l'on boira en y soufflant
Dans de bien minuscules verres.
Tout près blatère un dromadaire
Rêvant de l'outre ruisselante que l'on remontera du puits.
Au loin le noir troupeau bêle à la nuit
Dans son parc saturé d'épines.
La voûte du ciel s'illumine,
Tandis que la croix du sud veille sur le sommeil du chamelier.
Demain, sur la piste oubliée,
S'étirera la caravane, sous un soleil infatigable,
Jusqu'au puits creusé dans le sable
Où pourront enfin s'abreuver
Hommes et bêtes éprouvés.
Michèle Puel Benoit